Goudurisk Pastaclé

Les flammes sont partout, elles lèchent ce corps autrefois vert qui n'est plus que carbone et dont les restes de peau d'un crâne fumant montrent encore la souffrance qu'a engendré une telle mort. Ma main tendue vers lui n'y changera rien, et mes yeux se referment

Se réveillant en sursaut en pleine nuit, Goudurisk, ruisselant de sueur, reste assis sur sa paillasse. Machinalement il caresse son bras réchauffant ainsi un tatouage représentant une corne.

".... mon ami, tu es si loin et près à la fois, que les vents t'apportent mon réconfort....Par saint Glutte j'suis un pleure-bec ou quoi, ressaisis toi!!!"

Glissant sa main dans la paille, il en sort une bouteille dont la couleur du contenu pourrait rebuter n'importe quel alcoolique notoire; telle une tétine, il la porte à sa bouche et tout en sirotant le breuvage noirâtre, il se rendort.

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Je tripote des pierres de toutes les couleurs, elles sont jolies, vertes, violettes, rouges, je les aligne pour faire une caravane, le Kodo de tête c'est ma pierre préférée, une grosse noire ovale

"Krizzy lâche ça de suite, si jamais tu me perds une seule de ces gemmes ma réputation sera ruinée"

Papa finit de charger notre charrette et nous allons enfin partir; je suis impatient car je vais enfin traverser la mer et voir Ogrimmar, faut dire que je m'ennuie sec à Baie-du-Butin.

Mon Papa il fabrique des jolies choses avec les cailloux et il vend du vin, du bon vin car comme il dit toujours "Un vin de chez Odegame ça vous rechauffe l'âme".

Nous sommes arrivés à Cabestan et tonton Plipluche, qui reçoit l'argent des traversées, m'a offert une vraie pièce en or pour moi tout seul en me disant

"tiens, c'est la première et loin d'êt' la dernière"

Ca a pas plu à Papa qui a grommelé que "c'est pas comme ça qu'il va apprendre le commerce". Nous partons sur des petites routes où il fait très chaud et ou y'a pleins de drôles de bestioles.

Papa me cause d'une orque du nom de Lugrah et me dit de me taire quand on sera avec elle car elle est pas commode.

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Une flèche vient de tomber juste à coté de moi sur la banquette de la charrette; Papa a l'air bizarre et essaye d'aller vite. Il enlève le bouchon d'un tonneau qui se met à pisser violet et Il m'hurle dessus

"RENTRE DANS CE TONNEAU KRIZZY"

les flèches, elles tombent un peu partout et Papa arrête les Kodos; il me chope par le col me plonge dans le tonneau et referme le couvercle. J'ai peur, ça sent fort, très fort, je tousse, il fait noir....

Ca crie dehors..........BOOM.........on dirait que c'est la mégapétoire 2000 de Papa qui tonne.....Ca part dans tous les sens, je fais beaucoup de pirouettes qui font mal dans ce fichu tonneau et puis plus rien.

Je dors à moitié car je me suis trop cogné et je ne veux pas bouger ou crier.....il fait chaud, très chaud, de plus en plus chaud, trop chaud.....ça me brûle, j'ai du mal à respirer.....je tape avec mes pieds sur le couvercle qui s'ouvre enfin......devant moi c'est du feu, du feu énorme qui me fait mal aux yeux.

J'essaie de voir quelque chose dans les flammes, je vois des planches, les beaux cailloux de Papa par terre et des os; des os qui brûlent avec de la peau verte comme la mienne encore dessus.

Je tends la main vers lui, mes yeux me piquent fort et puis je me souviens plus.

"Je te dis de le laisser, personne n'en saura rien" dit une voix aigue

"On ne peut pas l'abandonner, c'est un être vivant" dit une voix grave

Je me réveille sur une natte tressée, j'ai mal partout, mon bras me brûle et il a une bande.

Au dessus de moi un gros Tauren sourit :

"Doucement petit, t'inquiète pas, Muyoh te fera pas d'mal, tu t'appelles comment?"

Comment je m'appelle? je n'en sais plus rien, je voudrais bien lui dire mais je ne peux plus causer.

Une larme coule sur ma joue

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Je vis dans les Tarrides du sud, Muyoh le Tauren s'occupe de moi. Comme je ne parle pas, il m'a appelé Goudurisk car pour survivre à une attaque de Dos-Hirsutes telle que je l'ai vécue il faut savoir vivre dangereusement selon lui. Naralex, un Elfe, me surveille toujours du coin de l'oeil; il ne m'aime pas, il me tolère.

Je me rends compte qu'ils aiment la Terre et tentent à eux deux de restaurer un certain équilibre dans la région du Lacis.

"Tu vois Goudurisk, les éléments doivent être en équilibre, c'est de cela que naît toute puissance"

J'apprends beaucoup des bêtes et bestioles en tout genre et cherche à améliorer leur habitat ou à les soigner; certaines s'attachent à moi et restent non loin de nos deux tentes. Je lutte avec Muyoh contre des excroissances et vignefouets laissant Naralex à ses pensées pessimistes.

Le ciel s'est assombri et la terre se fissure. de nombreuses failles s'ouvrent près de notre camp et des villages sont détruits; on parle d'un dragon ancien qui se serait réveillé.

L'aubergiste Byula nous appelle pour l'aider car son bâtiment à pris feu et je pars avec mon ami Tauren pour l'aider.

Je vois alors les flammes et je prends peur ravagé par une angoisse masquée par mon amnésie. Mon coeur s'emballe.....

"Doucement Goudurisk" me chuchote Muyoh "concentre toi sur toi même, canalise ta peur"

Je ferme alors les yeux, concentré sur ma respiration et me surprends à visualiser le contour de chaque flamme ou flammerole comme si je pouvais les redessiner ou les modeler.

Lorsque je revois la lumière, je constate, à ma grande surprise que je tiens, dans ma main, une partie du feu concentré en boule et je n'éprouve aucune brûlure.

Un concentré d'informations passées surgit alors en moi laissant échapper un son dont j'avais même oublié le timbre, celui de ma propre voix

"Papa......"

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Je maitrise les éléments mais je sens que ma présence gêne Naralex qui est de plus en plus en proie à ces démons intérieurs, frustré par sa propre impuissance. Je dois partir il est temps; ce départ est un déchirement pour Muyoh. Autour de la scarification laissée par le feu sur mon avant bras, le Tauren a tatoué une corne :

"comme ça tu ne m'oubliera pas, nous sommes liés"

Je revois toutes ces régions traversées, le pilier de la Terre sauvé dans le Tréfond et toutes ces énergies maléfiques qui détournaient les éléments neutralisées.

Je suis perdu dans l'immensité de ce monde avec pour seuls compagnons mes bestioles que je délaisse de plus en plus.....

Je vis en ermite dans une caverne a peine aménagée de Durotar. Je me suis trouvé un don pour la bricole en tout genre ce qui me permet de survivre et de monnayer mes services de réparations en tout genre à la Capitale ce qui me vaut le surnom de Pastaclé. j'ai fuis les combats contre Hurlenfer car je n'y trouve plus de sens.

"Goudurisk Pastaclé" voilà comment je m'appelle désormais. Je parle peu, observe beaucoup les gens et bois, boire pour oublier et fuir la réalité de ma solitude.

Mes vêtements sont un mélange de tissus rapiécés entrelacés d'os et de lichens ou brillent parfois quelques pierres vertes, surement un reste des gestes de mon père. Une capuche cache quasiment tout mon visage me permettant de voir sans être vu.

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Un bruit énorme se fait devant l'hôtel des ventes; j'émerge de mon sommeil éthylique pour identifier d'où vient tout ce vacarme.

Un Gobelin....tous les regards et ces attentions sont pour un Gobelin. j'entends des chuchotements :

"C'est lui le grand Koubak, le grand Marchand"

Je m'approche pour mieux le voir; Autour de lui, sa garde rapprochée observe la foule et veille à sa sécurité. Je me prends à crier "Gloire au grand Koubak, vive Koubak" et je dois le faire trop fort car un elfe lourdement armé me regarde avec insistance prêt à m'embrocher.

Comment un simple Gobelin peut il ainsi déplacer les foules? Je rentre dans la taverne proche où j'ai mes habitudes de réhydratation poussée et reste songeur.

Et si c'était lui mon devenir? Peut-il rediriger ma vie?

Je quémande un bout de papier à l'aubergiste et écrit alors à son attention "je suis votre plus grand fan; voici mon humble contribution à votre fan club"; Ma main fouille alors ma poche et en sort la pièce en or que mon Oncle m'avait donnée enfant.

Je la mets au centre de la feuille, la plie et la ferme avec du "bois saint", une pate inventée par mes soins que je mâche parfois pour passer le temps (certains l'appelle hollywood je ne sais pourquoi); je glisse le tout dans la boîte au lettres.....

"Quel idiot je fais, votre plus grand fan par sainte Pustule, je suis vraiment un abruti"

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Je me réveille affolé "Où suis je?"

J'entends des voix familières qui m'apaisent et je retrouve mes esprits.

Je suis dans ma chambrée de la Compagnie Koubak.

Messages : 203 Date d'inscription : 30/08/2011

Maaaaah..... J'ai été partagé entre les rires et les pleurs ! Le coup du "Hollywood" ou encore "Un vin de chez Odegame ça vous réchauffe l'âme.", j'en ai bien ri !

Superbes textes Goudu, je suis contente d'en apprendre un peu plus sur ton alcoolique de chaman Very Happy

Content que ça t'ait plu Wink

maintenant tu sais pourquoi il picole Laughing